A'Ssissa Shi'Rayan & El Emin Schuru-esch-Schams © de Caprona

     Les origines du sloughi sont tellement anciennes qu'il est difficile d'en retrouver la trace de façon très précise, mais c'est certainement en Afrique qu'il faut les rechercher.  Les dessins des grottes du Tassili n'Ajjer dans le Sahara, représentaient déjà, il y a environ 7-8000 avant J.C., des chiens aux lignes élancées ressemblant a des lévriers.  Les lévriers a oreilles droites ou tombantes étaient spécialement appréciés dans l'Egypte ancienne.  Les lévriers a oreilles tombantes venaient probablement de l'Orient (à l'est de l'Egypte), mais ils faisaient également partie des tributs d'animaux sauvages payés par la Nubie (au sud de l'Egypte) aux Pharaons. 
     Le lévrier a oreilles tombantes de l'Egypte ancienne ressemble au sloughi, a l'azawakh, au saluki a poil ras et a l'afghan a poil ras.  Il est impossible, sans une étude génétique de cet ancien lévrier, de savoir s'il constituait une race à part, l'une de ces 4 races, ou tout simplement l'ancêtre des races de lévriers à poil court et oreilles tombantes, telles que nous les connaissons aujourd'hui. 

     Au debut du 20ème siècle, le sloughi avait pratiquement disparu.  Les élevages des familles régnantes de différents pays d'Afrique du Nord avaient été détruits à la suite de guerres et bouleversements politiques.  Dans les protectorats français, la loi française interdisant la chasse au lévrier autorisait la destruction de ces chiens.  Les épidemies de rage n'arrangèrent pas les choses et achevèrent de diminuer une population déjà très réduite.  Malgré les efforts de passionnés du sloughi qui commencèrent une protection active de cette race dans les années soixante, cette race de lévrier n'est pas très commune, et ses éleveurs ont une responsabilité importante dans la préservation de cette race ancienne. 

    Le sloughi est originaire du Maroc, d'Algérie, de Tunisie et de Lybie.  C'est le lévrier du Berbère et du Bédouin, qui ont toujours considéré cette race comme faisant partie de la famille, une race à part, digne de beaucoup de respect et d' admiration en raison de ses grandes qualités de chasseur, de sa beauté, et de sa fierté. 

    Dans l'antiquité, le sloughi chassait le lièvre du désert, le fennec (renard du désert), la gazelle, la gazelle de montagne, la hyène, l'autruche et le chacal.  Aujourd'hui, il chasse surtout le lièvre du désert, le fennec, rarement la gazelle.  Il protège aussi les troupeaux de chèvres et de moutons en chassant leur prédateur, le chacal.  Comme tous les lévriers le sloughi chasse à découvert, et s’appuie sur son excellente vue, sa vitesse et son endurance pour attraper sa proie. Ils chassent à vue tout ce qui bouge quelqu’en soit la distance. Bien que cette race chasse essentiellement à vue, elle s’appuie également sur son odorat et son ouie. 

    Le sloughi est également un bon gardien qui aboie pour prévenir.  Il est souvent distant et réservé avec ceux qu'il ne connait pas, et prend son temps pour faire connaissance.  Avec son maitre, par contre, le Sloughi est très affectueux, doux et tendre, et très fidèle. Une fois qu'ils se sont attachés à une personne, certains sloughis ont beaucoup de difficulté a s'en séparer.  Ce n'est pas une race qui change facilement de maitre.  Les Bedouins aiment cette attitude et ont élevé leurs sloughis pour cela. 
 

© Dominique Crapon de Caprona