Breeding
Atrophie
Progressive
de
la
Rétine chez le Sloughi
Par Dr. Dominique de Caprona
traduit de l'anglais par
Dr. Anne
D'Ersu
©
de
Caprona
2001
Qu'est
ce
que
l'Atrophie
Progressive
de
la
Rétine?
L'Atrophie Progressive
de la Rétine (APR) est une maladie héréditaire
cécitante
que l’on retrouve chez la plupart des chiens de race pure. L'APR est
une
maladie dégénérescente de la rétine.
La rétine, située au fond de l'oeil, contient des
cellules
spécialisées, ou photorécepteurs, qui absorbent la
lumière que le cristallin leur envoie. Ces
photorécepteurs
convertissent cette lumière en signaux électriques
nerveux.
Ces signaux sont ensuite acheminés par le nerf optique jusqu’au
cerveau, où ils donnent naissance à la vision . Ces
photorécepteurs
de la rétine sont de deux sortes: les bâtonnets pour la
vision
nocturne et les cônes pour la vision diurne et la vision des
couleurs.
En
général
l'APR touche d’abord les bâtonnets, entraînant une
héméralopie
(altération de la vision dans l’obscurité ou la
semi-obscurité),
puis les cônes, lorsque la maladie progresse et qu’il y a
également
altération de la vision diurne.
Au fur
et à
mesure que leur vue baisse, les chiens apprennent à compenser ce
handicap en faisant appel à d'autres modalités
sensorielles
(toucher, ouie, odorat) pour autant que leur environnement reste
constant.
Au cours de cette maladie, leurs pupilles deviennent très
brillantes,
et les cristallins s’opacifient entraînant parfois une cataracte.
Chez l'être
humain,
la rétinopathie pigmentaire est une maladie du même type.
Quand
a-t-on
découvert
l'Atrophie
Progressive
de
la
Rétine
chez
le Sloughi?
Des
cas isolés de Sloughis devenant aveugles a un âge
relativement
précoce sont apparus occasionnellement au cours de ces 25
dernières
années d'élevage en Europe. Cependant, il aura fallu
attendre
l'été 2000 pour que cette maladie soit correctement
diagnostiquée,
et pour que l’anomalie génétique qui en est responsable
(une
insertion de 8pb dans l'exon 21 du gène PDE6B) soit
identifiée
dans cette race par une équipe scientifique allemande: Gabrielle
Dekomien, Maren Munte, Rene Gödde et Jörg Thomas Epplen du
Département
de Génétique Moleculaire Humaine, Université de la
Rhur, Bochum, Allemagne.
Comment
se
caractérise
l'Atrophie
progressive
de
la
Rétine
chez
le Sloughi?
Le
mode
de transmission héréditaire de l’APR est
extrêmement
variable d’une race à l’autre. Chez le sloughi, l'APR est
d’installation
tardive et les chiens qui en sont atteints semblent normaux lorsqu'ils
sont jeunes, mais développent la maladie à l'âge
adulte.
D’après ce que l’on sait des quelques cas connus, il semble que
l'APR commence vers l'âge de 2-3 ans et évolue lentement
au
cours des années suivantes. Il existe des différences
individuelles
et cette dégénérescence de la rétine peut
évoluer
plus rapidement chez certains sloughis que chez d'autres.
Quel
est
le
mode
de
transmission
héréditaire
de
l'Atrophie
Progressive de la Rétine chez le sloughi?
Chez
le
sloughi, mâles et femelles peuvent hériter de cette
maladie
et la transmettre à leur progéniture. Cette maladie est
récessive
dans cette race. Les sloughis peuvent être homozygotes pour le
gène
défectueux (atteints d'APR), hétérozygotes pour le
gène défectueux (porteurs de l'APR) ou homozygotes pour
le
gène normal (exempts d’APR)
Les
sloughis porteurs
d’une APR ou qui en sont exempts sont en bonne santé et ne
développeront
jamais cette maladie. Cependant, les chiens porteurs peuvent
transmettre
cette maladie à leur progéniture pour autant qu'ils
soient
croisés avec un autre chien porteur de cette maladie ou avec un
chien atteint de cette maladie.
Plus précisément,
les lois de la transmission héréditaire des maladies
autosomiques
récessives, nous indiquent ce qui suit pour l'élevage:
1)
deux sloughis
atteints d’APR croisés entre eux donneront naissance à
100%
de chiots atteints d'APR.
2)
un sloughi
atteint croisé avec un sloughi porteur donnera 50% de chiots
atteints,
50 % de chiots porteurs.
3)
un sloughi
atteint croisé avec un sloughi exempt d'APR donnera 100% de
chiots
porteurs.
4)
un porteur
croisé avec un autre porteur donnera 50% de porteurs, 25% de
chiots
atteints d’APR et 25% de chiots exempts d’APR.
5)
un sloughi
porteur croisé avec un sloughi exempt d'APR donnera 50% de
chiots
porteurs, 50% de chiots exempts d'APR.
6)
deux sloughis
exempts d'APR croisés entre eux donneront 100% de chiots exempts
d'APR.
Il
s’agit
là bien sûr de résultats statistiques issus des
lois
de Mendel. En réalité, ces pourcentages varient un peu
d’une
portée à l’autre dans les scénarios 2,4 et 5
Que
faire
lorsque
l'on
veut
élever
des
sloughis?
Depuis
l'été 2000, il est désormais possible
d’effectuer
le génotypage des sloughis à la recherche d’une APR en
envoyant
des prélèvements de sang au Département de
Génétique
Moléculaire Humaine de l'Université de la Ruhr, à
Bochum, Allemagne. Aux Etats unis, l'Association Américaine des
Amateurs du Sloughi (Sloughi Fanciers Association of America) a
travaillé
avec OptiGen et l'équipe allemande pour mettre au point le
même
test et depuis janvier 2001 on peut simplement envoyer les
prélèvements
de sang à OptiGen.
Maintenant
que le mode de transmission héréditaire de l'APR est
connu,
la Deutsche Windhund Zucht und Renn Verband, de même que
l'Association
Américaine des Amateurs du sloughi, ont élaboré
des
règles visant à maîtriser cette maladie.
Depuis janvier
2001, l'inscription dans le Livre des origines de l'Association
Américaine
des Amateurs du sloughi (SFAA) reste ouverte à la
progéniture
des croisements suivants : deux sloughis exempts d'APR, et un sloughi
porteur
+ un sloughi exempt d'APR. Chaque sloughi utilisé comme
reproducteur
doit faire la preuve que son résultat au test de recherche de
l'APR
est conforme à ce qui est demandé. La DWZRV a une
règle
semblable en vigueur.
Il
est
important
de
se
souvenir
qu’au
début
2001, si l'on a
trouvé
moins de 10 sloughis atteints de cette maladie, un tiers de la
population
génotypée jusqu'à ce jour s'est
avérée
être porteuse de la maladie. Il est donc très important,
à
ce moment précis de l’histoire, de ne pas passer d’un
extrême
à l’autre et de risquer de réduire le pool
génétique
du sloughi en écartant 1/3 de la population de la reproduction.
En agissant ainsi, on courrait le risque de voir apparaître
d'autres
maladies génétiques beaucoup plus difficiles à
génotyper
et à maîtriser. Cependant, il est évident qu’avec
une
telle proportion de sloughis porteurs de l'APR, les éleveurs
sérieux
soumettront leurs chiens au dépistage de cette maladie.
Il est toutefois
recommandé de n'utiliser les sloughis porteurs que lorsqu'il
s'agit
d'individus extrêmement prometteurs ou performants et, au fil des
générations, de les utiliser de moins en moins,
jusqu'à
ce que, théoriquement, on parvienne à
éradiquer
l'APR dans cette race tout en préservant sa santé
génétique.
©
with the Library of
Congress, Dominique
de Caprona 2001
Note:
une
phrase publiée dans l'article on line "SLOUGHIS AND PROGRESSIVE RETINAL ATROPHY"
par Timothy Anderson PhD, Ermine
Moreau-Sipiere, et Karin Schirmer
déclare ce qui suit
"les chiens, comme les humains, ont
beaucoup de maladies
génétiques. Des maladies génétiques
fréquentes chez
d'autres races que le sloughi, sont les problèmes cardiovasculaires, la displasie, et l'épilepsie. Jusqu'a présent on ne connaissait pas de maladies génétiques
chez
le
sloughi.
Malheureusement, la
maladie génétique de l'atrophie
progressive de la rétine
(APR) a maintenant
apparu chez les sloughis en Europe et aux USA, probablement suite
à une mutation spontanée ou introduite par les sloughis nord
africains."
L'allusion au fait que
les sloughis nord africains ont importé
l'APR aux chiens européens est
complètement déplacée, puisque
tous les imports nords africains depuis
que le test existe ont prouvé
qu'ils étaient exempts
d'APR.
Toute
personne
qui s'y connait en sloughi sait que l'APR n'a pas
simplement "apparu", elle a été présente dans la
population européenne de sloughis depuis de nombreuses
années
avant que le test soit développé.
References
et
adresses:
Dekomien G, Maren Munte, Rene
Gödde, Jörg
Thomas Epplen (2000): Generalized
Progressive
Retinal
Atrophy
of
Sloughi
dogs
is
due
to an 8-bp insertion in exon 21 of the PDE6B gene.
Cytogenet.
Cell Genet. 93: 261-267 Department of Molecular Human Genetics, Ruhr
University,
44780 Bochum, Germany. Internet: http://mhg.uni-bochum.de
Acland Gregory, Gustavo Aguirre
(1995): PRA
today - PRA background and diagnosis. Internet: http://www.sheepdog.com
OptiGen, LLC Cornell Business and
Technology
Park 767 Warren Road, Suite 300, Ithaca, NY 14850 For information on
shipping
samples and forms please visit OptiGen's. Internet: http://www.optigen.com
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